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Bistanclaque est un groupe lyonnais, se situant entre le ragga et la musette. [...] Il s'agit [...] là de critique de la société de consommation dont je vous parle.
Le groupe Bistanclaque, composé donc de Renaud Pierre et de Eric Ksouri, est un groupe qui a déjà quelques années derrière lui. Longtemps en quintet, il n'est plus que duo. Autour de ce groupe, s'est créée une association pour la promotion du spectacle vivant, appelée "La Voisine". Ce n'est donc pas ce groupe que vous verrez au Zénith, mais plutôt dans des bals ou festivals locaux (ou non). L'album, intitulé "Longtemps nous nous sommes couchés tard...", est d'ailleurs autoproduit... du moins produit par l'association, et ne se trouve que dans quelques lieux de vente, détaillés sur le site [ http://bistanclaque.free.fr ].
La critique de la société de consommation ? Nous y arrivons. Les chansons de Bistanclaque, pour autant que leur public soit (pour le moment) assez restreint, sont très revendicatives. Tout est sur le site, si vous avez le temps. Entre un mini-pamphlet contre le maire de Lyon et une chanson véhémente contre la philosophie des entreprises, on peut trouver, je vous rassure des chansons bon enfant, moins revendicatives mais aux textes amusants, et pas tous en français d'ailleurs. Par ailleurs, certains des liens proposés sur leur site sont clairement engagés : j'en veux pour preuve antipub.net, et www.legrandsoir.info, journal militant altermondialiste. Je vous propose dans cet article des morceaux choisis de leur chanson "Consomme!", chanson dont je connais les paroles du journal militant de "Casseurs de Pub". Je ne pense pas que les membres de Bistanclaque voient un inconvénient à ce que je propose ces passages...
"On ne porte que la marque
Qu'on arbore fièrement
On croit même qu'on se démarque
Alors qu'on vit conformément
Qu'est-ce que l'on peut bien prouver
En Levi's ou en Lacoste
Moi j'arpente le pavé
Avec un polo La Poste
Ca donne de quoi discuter
Plutôt que de parler du ciel
Une voie, une facilité
Face au vide existentiel
Bonjour, moi c'est Calvin Klein
Enchanté, moi c'est Champion
Et à part ça tout va bien
On est tous les mêmes pions
Sacro-sainte nouveauté
Que la religion des marchands
Doit sans cesse réinventer
Pour que l'on ne devienne pas méchants
C'est une pieuse mission
Acheter doit devenir un réflexe
Ou alors c'est l'exclusion
Tu seras mis à l'index
refrain :
{Nous ne sommes que la somme
De tout ce que l'on consomme
Ecoute donc, on te somme
De faire le grand somme
Ils font de la com' et du gros son
Tout pour que tu consommes
Si t'es un homme, si t'es un homme
Si t'es un homme : Consomme!}
A force de consommer
De consommer frénétiquement
On finit par transformer
Jusqu'à l'amour les sentiments
Si quand tu me parles tu m'ennuies
Je te zappe avec mon portable
Mes amis sont des produits
Et dépendent de mes humeurs instables
L'homme du troisième millénaire
Sera le consommateur
Frustré, envieux, actionnaire
Un con, un sot, un mateur."
Si ça vous intéresse, la chanson est en téléchargement libre, et l'intégralité du texte est disponible.
Mais ces extraits donnent déjà lieu à réfléchir : est-ce exagéré? est-ce qu'on peut vraiment parler de nos jours de consommation à tous les niveaux, y compris au niveau charnel et relationnel? Par exemple, MSN Messenger, dont je suis utilisateur, moi aussi, est-ce un logiciel de consommation d'amitié? Ou bien, est-ce que, même si il y a consommation à tous les étages, ce n'est pas alarmant? Quant au problème d'identité... peut-on concevoir l'"avoir" comme formateur d'identité, au même titre que l'"être" ou le "paraître"? Ou alors de bonheur?
Je sais, j'aurais plus faire plus sexy, mais [...] votre avis m'intéresse.
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